dimanche 15 juin 2008

Conférence Eau, Marché Bio et Internet à Cognac

Ces temps-ci, j'ai un peu relâché la fréquence des billets sur ce blog, pour diverses plus ou moins bonnes raisons, dont un projet en cours de refonte graphique de ce blog.
Travaux en cours les plâtres ne sont pas encore secs, merci de me donner vos avis.

Je reviens donc en vrac sur plusieurs sujets récents.

La conférence de Michel Partage (5 juin)
Cette conférence était vraiment très intéressante, Michel Partage est un orateur passionnant et qui sait faire partager son enthousiasme.

La participation a été assez forte avec environ 120-150 personnes, dont plusieurs élus y compris de l'opposition avec la présence de Noël Belliot (ancien vice-président du SIEAAC et soutien inamovible à la délégation privée de l'eau). Il est dommage qu'il ne soit pas intervenu pour apporter une opposition ; mais en même temps je comprends, la salle était toute acquise à la défense d'un service public de l'eau en régie.
Par contre le tout nouveau président du SIEAAC, Michel Tiracci était absent.



Michel Partage est revenu sur son propre parcours et expérience de retour en régie dans sa petite comme de Varage (Vars) en 2001. Indiquant qu'à l'origine sa première motivation était de ramener la gestion de l'eau à sa commune pour en assurer simplement la gestion. Et qu'au fur et à mesure de son combat et engagement une vision plus large c'est imposée à lui : la défense d'un vrai service public pour cette ressource naturelle fondamentale. Comme il l'a rappelé nous sommes tous égaux face à l'eau : que l'on prive le plus riche et le plus pauvre d'eau pendant 3 jours et le résultat sera le même pour les 2 : la mort. Ce qui en fait une des ressources vitales de l'humanité et qu'il ne peut concevoir d'en laisser la gestion à une structure privée dont l'objectif premier est de faire des bénéfices, pas d'apporter cette ressource à tous.

Son expérience et ses rencontres lui ont aussi montré que le retour en régie (remunicipalisation) est possible partout à toute échelle de commune et que le principal obstacle n'est pas technique mais strictement psychologique. Les élus sont souvent bien seuls face à cette décision et que des obstacles fictifs les font souvent renoncer, le soutien de la population est fondamental, ainsi qu'une ferme volonté politique. A partir de là, aucun soucis, juste du travail.
Des structures doivent aider les élus à faire leurs choix et à la guider dans cette démarche, c'est pourquoi il a participé à la création de l'association E.A.U. (Élus, Association et Usagers) en octobre 2006 dont l'objectif est fournir de l'aide, des guides et des outils aux municipalités qui veulent faire le chemin de la remunicipalisation de la gestion de l'eau. En janvier dernier l'association a proposé 2 journées de formation qui ont été filmées et dont la vidéo sera bientôt disponible ainsi qu'un livre en cours de préparation en forme de guide pour les élus.

La remunicipalisation de la gestion de l'eau, permet aux élus d'exercer leurs mandats en maîtrisant directement les coûts, les investissement et le choix des prestataires. Permet de mettre en concurrence tout le monde et aussi de sélectionner des prestataires locaux pour renforcer l'économie du territoire.
Dans sa commune, le retour en régie a été doux.
Ils ont commencé par repousser d'un an la fin du contrat de délégation (que le délégataire est alors obligé d'accepter) pour se préparer. Ensuite le retour en régie a commencé la première année par l'embauche d'un seul employé et tout à été sous-traité a différents prestataires dont certains travaux à l'ancien délégataire. Puis au bout de 3 ans, la ville avait établi un réseau d'entrepreneur locaux pour les petits travaux, de sociétés spécialisées pour le gros œuvre, employé 1 personne de plus et acquis un tracto-pelle et divers matériel. Pour les communes plus importantes cela est souvent plus simple car il suffit de reprendre les anciens salariés locaux du prestataire aux même conditions (contrat de droit privé), ils connaissent le terrain.

Il a beaucoup insisté sur le combat de France-Libertés pour une eau gratuite dans le monde, appuyant l'argumentation sur la sémantique : l'eau est gratuite, c'est une ressource libre qui n'appartient à personne. C'est son traitement, son acheminement, sa gestion qui ont un coût. Il convient donc de ne pas parler du prix de l'eau, mais du prix de la gestion de l'eau.

L'expérience des structures associatives comme ACME, France Libertés et E.A.U. a bien montré que la taille de la ville n'a pas d'importance et que le seul réel frein à la remunicipalisation c'est uniquement la réflexion et la volonté politique. Citant de nombreuses expériences de retour en régie et toutes tailles de villes : Neufchâteau (8000 habitants), Grenoble (155000), Cherbourg (40500), Castres (49400), Tournon (392), Varages (900), etc... De plus l'objectif de retour en régie ne doit pas être le porte-monnaie, que tout cela va bien au-délà, c'est un choix de société. Voulons-nous que la sphère privée s'étende aux ressources les plus fondamentales de l'humanité ?

Il a aussi rappellé l'exception française : 80% de l'eau en délégation à des sociétés privées (les 3 grandes sœurs : Véolia/CGE, Ondeo/Suez et Saur/Bouyges). Dans tous les autres pays cela n'existe pas. Même aux états-unis, qui ne sont pas connus pour leurs services publics, la gestion en délégation est très marginale (moins de 15%) !
Il a aussi cité quelques exemples flagrant de dérive du système privé : ainsi en Afrique du Sud, une filiale du groupe français Suez ayant remporté un très gros marché de gestion de l'eau à Soweto n'a rien trouvé de mieux que d'assujetir sa gestion à des lois interdisant aux habitants de puiser l'eau dans les fontaines afin de pouvoir toucher la clientèle la plus pauvre. Le tout en s'appuyant sur l'OMC face à cette concurrence déloyale des plus défavorisés...

Il a terminé en ouvrant le débat sur des sujets de réflexions, par exemple : doit-on payer le même prix pour remplir sa piscine ou laver sa vaisselle ? Certains pays ou communes de plus en plus nombreux ne font pas payer les 40 premiers litres d'eau par personne et par jour (le minimum vital pour vivre), sans aucune perte financière, la différence étant rééquilibrée par facturation après ces 40 litres... Sa réflexion personnelle est aussi que les contrats d'affermage devraient avoir la durée d'un mandat (6 ans) afin de permettre à tous les élus de poser leurs choix.

Lors des débats, Michel Partage est revenu sur plusieurs exemples de retour en régie, comme Castres, municipalité UMP ; ou Neufchâteau qui a rompu un contrat en cours ou il restait encore 17 années. La délégataire a bien sur attaqué en justice et réclamait une indemnité de 7,7 millions d'euros ! Après 6 années de procès la justice a ramené l'indemnité à 3 millions puis 1,7 millions au final. Entre temps la municipalité avait réduit les coûts de gestion et économisé 5 millions d'euros, ce qui laissait encore une belle marge...

A Cognac, Véolia a présenté un budget déficitaire pour cette année de 105 euros ! Un retour en régie permettrait aux actionnaires de Véolia d'éviter de perdre de l'argent... En ces temps de rigueur budgétaire ce serait une aubaine pour eux... Sauf que le mode de calcul du contrat prévoit pendant 12 années une augmentation (hors conjoncture économique) qui va permettre un joli bénéfice.
Evidemment ce budget déficitaire comprend par exemple 115 000 euros de frais de structure dont une bonne part est simplement un pourcentage automatique que Véolia applique pour les frais de sièges comprenant les différents étages de la structure : local, départemental, régional, national et même international.
éolia prévoit 211 700 euros pour la sous-traitance car malgré leurs méga-structure il ne font pas tout eux-mêmes. Ajoutons à cela 155 000 euros de dotation de renouvellement, dont on sait que sur le précédent contrat il restait plusieurs millions accumulés depuis des années qui n'avait pas été utilisés et qui ne seront pas restitués, c'est comme une sorte d'assurance fournie par le délégataire qui ainsi peut se constituer un bas de laine qu'il n'est pas obligé d'utiliser... En fin de contrat les fuites sur le réseau sont de 25%, ces millions auraient logiquement du être utilisés... Le SIEAAC a pourtant jugé cette gestion raisonnable en renouvellant le contrat pour 12 années.

Rappelons qu'en France c'est cette même Véolia (alors Vivendi) qui au travers du célèbre JM. Messier a littéralement "pompé" des milliards d'euros aux contribuables Français en utilisant ces provisions de renouvellement au niveau national pour racheter des studios de cinéma à Hollywood par exemple.

Le marché Bio de Saint-Jacques (15 juin)
Aujourd'hui se tenait place du Solençon à Saint-Jacques le deuxième marché Bio de Cognac, en même temps que Deball'Arts 2008.
Ce marché bio est tout jeune, organisé par la comité des fêtes de Saint-Jacques et accueille tous les 3ème dimanche de chaque mois des producteurs labellisé Bio. On y trouve sur une dizaine d'étals des produits de qualité, produit avec des pratiques respectueuses : volailles, légumes, pains, fromages, Vins, farines, etc...

Je vous invite à vous y rendre le mois prochain, la place du Solençon est très agréable et ce sera l'occasion de redécouvrir le vrai goût de certains produits, de soutenir des personnes impliquées dans leur travail et dont la rencontre est souvent enrichissante.

La vie numérique de Cognac

Cognac 2014 (groupe d'opposition) :
Le mois dernier, l'opposition Cognaçaise (ancien municipalité) a ouvert un espace internet pour s'exprimer. Le site internet est encore assez pauvre en information mais semble vouloir recevoir des sujets d'actualités et des dossiers plus complets. On y trouve ainsi une réponse concernant l'état des finances de Cognac.
Il est dommage que pour le moment ce site ne soit qu'une vitrine et qu'il n'existe aucun moyen d'expression pour les lecteurs, mais ça pourrait venir...

Cognac 2014, la reconquête (FaceBook) : (il faut s'inscrire à FaceBook pour visualiser).
En parallèle, mais je ne sais pas si il y a un rapport direct, Jérôme Texier a initié au lendemain des élections un groupe sur FaceBook : Cognac 2014 la reconquête. je ne crois pas connaître Jérôme dans la vraie vie mais il m'a invité plusieurs fois à rejoindre ce groupe. FaceBook est un site très en vogue qui propose de créer des réseaux sociaux virtuels, le public est souvent relativement jeune, mais dans 6 ans... FaceBook existera-t-il encore ?

Site municipal
La ville de Cognac, vient d'apporter un lifting au site internet de la ville. Une charte graphique plus conviviale et quelques touches sur le contenu, comme l'agenda du maire par exemple.
Une refonte plus complète sur le fond et la forme est annoncée pour 2009.
On y trouve désormais le trombinoscope de la nouvelle équipe municipale, le premier édito du maire ainsi que (inédit) une page dédiée à l'annonce et l'ordre du jour du prochain conseil municipal.
Le site internet manque cruellement de crédits (on ne sait pas qui fait quoi) mais j'espère que la municipalité fait participer des concepteurs et entreprises locales sur ce projet (web, communication, photos, vidéos...) car ce ne sont pas les ressources professionnelles qui manquent.

Conseil municipal : vendredi 27 juin à 18h30 (hôtel de ville), l'ordre du jour n'est pas encore publié.

Coté culturel et en vrac :

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Good words.