vendredi 13 octobre 2006

Le retour du SIEAAC : l'eau publique restera privé

Mercredi 11 octobre, le SIEAAC (Syndicat des Eaux du Cognaçais) s'est réunit pour re-voter sur un sujet très sensible et très attendu (15 citoyens présents pour 13 élus siégeant). Sujet majeur : le futur mode de gestion de l'eau et de l'assainissement pour Cognac, Châteaubernard, Merpins et St-Brice.
Le choix initial avait été sans surprise, ni débat, en faveur de la gestion déléguée à une entreprise privée, comme c'est la cas actuellement avec Véolia.
Ce vote étant entaché d'irrégularités administratives, a conduit à la réunion du jour.
Ce soir, même scénario, mais avec des remous de la part de Michel Gourinchas (opposition de Cognac) un peu seul face au président Jean-Claude Marchais et Noël Belliot (adjoint à l'environnement de Cognac), fervents défenseurs du privé.

Les discussions ont été tumultueuses, et toutes les tentatives de M. Gourinchas ont été repoussés par JC. Marchais et N. Belliot sans autres interventions des autres élus. Pourtant il y avait matière a discussion, car depuis le précédent vote, quelques éléments significatifs sont apparus. En effet un dossier "confidentiel" issu de l'audit mené en début d'année est apparu publiquement. Ce document que certains élus ont eut avant les débats du printemps dernier mais que d'autres n'avaient pas reçut.
Ce document pointe de nombreux dysfonctionnements actuels et détaille les calculs estimatifs des coûts comparés de la gestion privée face à la gestion en régie.

Michel Gourinchas détaille certains points sur son blog. Les principaux que je retiens :
  • Le réseau d'eau accuse des pertes anormales de 37% comme le pointe le rapport confidentiel. La normale étant d'environ 25%. Niveau à Cognac en 2000 qui a subitement chuté en 2001 pour ne plus remonter depuis et correspondant a une diminution notable des interventions de renouvellement sur le réseau de la part de Véolia.
  • L'audit concluait, sur les aspects financiers, a un coût moindre en régie (env. 10%) mais que avec le privé il serait certainement possible de négocier à la baisse de 10 à 20%. Mais on s'aperçoit que dans les coûts en régie l'auditeur a comptabilisé des choses étranges. Comme l'achat d'un parc de véhicules tout les ans, des frais de structures au niveau régional (pour une régie locale ?), une rémunération financière (pour un organisme qui ne doit pas faire de bénéfices !)... Le comité de défense de l'hôpital public et des services publics présent ce soir là, a établit son propre calcul à partir des données de base de l'audit pour arriver à un coût encore inférieur. Je devrais bientôt publier ici le détail de ce chiffrage.
  • La situation coté assainissement n'est pas terrible non plus. La station d'épuration est en limite de saturation et ce réseau fuit lui aussi...
  • Il semble aussi que le présent contrat avec Véolia ne prévoit pas le reversement des provisions effectués pour l'entretien et non dépensé à l'issu du contrat, l'année prochaine donc. Or d'après l'audit "confidentiel" le total accumulé depuis 1990 s'élève à 2 millions d'euros que les citoyens ne reverront probablement pas.
Noël Belliot a défendu la travail du bureau sur ce dossier, en précisant que le bureau était bien conscient des "anomalies techniques", mais que justement tout serait mis en œuvre pour que le prochain contrat privé soit bordé pour y remédier... Dommage que le public ne puisse intervenir cette fois-ci car au printemps dernier quand j'avait demandé au SIEAAC quel était les résultats de l'audit sur les aspects qualitatif et technique, on m'avait alors publiquement répondu que "les prestations étaient plutôt bien remplis" (sic). Refusant d'écouter les arguments de l'opposition, Noël Belliot a simplement conclu que l'on allez pas revenir maintenant sur 1 an de travail et qu'il était élu et donc responsable et que la réunion de ce soir n'était là que pour régulariser le vote annulé.
Au moins c'était clair : y'a pas eut de débat et il n'y en aura pas. Grogne dans l'auditoire.

Les résultats du nouveau vote n'ont pas changés et la décision est donc entériné : l'eau de Cognac restera une délégation à une société privée pour les 12 prochaines années... Ne reste désormais aux citoyens, qu'a suivre l'avancé des travaux du SIEAAC pour préparer l'appel d'offre au marché, afin d'au moins vérifier que les engagements seront respecter tant du point de vue financier que technique. Et de rappeler à nos élus leurs responsabilités.

J'ai noté l'attitude étrange de Jérome Mouhot (maire de Cognac) qui n'est pas du tout intervenu pendant le débat, qui paraissait très discret. Et qui après ce vote confirmé, est redevenu lui-même et prenant la parole sur les dossiers suivants et en faisant même des blagues à la cantonade. Comme si par volonté purement politicienne il avait laissé son adjoint (et adversaire au premier tour des prochaines législatives) défendre seul le dossier. Alors qu'au printemps dernier il était bien plus engagé dans la même discussion... Peut être que les 2 années électorales qui arrivent ont influé son attitude ?

A l'issut de la réunion, j'ai voulu engager la conversation avec un citoyen présent, mal m'en a pris.
Celui-ci était un élu de la majorité de Cognac, qui ne siège pas au SIEAAC et que je n'avais pas reconnu. Il m'a fort peu courtoisement signalé qu'il connaissait très bien mon site internet et que c'était un "tissu de connerie". J'ai bien demandé des précisions mais la conversation n'a pas été plus loin.

J'aimerai bien avoir des avis de lecteurs sur ce point pour confirmer ou infirmer la chose.

6 commentaires:

Anonyme a dit…

Je vous soutien totalement dans votre démarche de blog visant a mettre en avant les différentes infos ayant trait à la vie de la citée.Je peux affirmer que certains élus parcours votre blog, alors si "tissu de conneries" il y avait vous auriez déjà eu des commentaires allant dans ce sens.Il y aurait bien d'autres choses a dire quand à la nécessité de communiquer autour de la vie de la ville,a bon entendeur ! Merci

Anonyme a dit…

La municipalité de Barbezieux vient elle aussi de choisir le privé (pour 8 ans "seulement"); les arguments développés par cette municipalité dite de gauche sont du même type que ceux de celle cognaçaise : nécessité d'embaucher des personnels, qualifiés de surcroît, et donc de la gestion supplémentaire ...
Le choix fait ici ou là n'empêche en rien que le citoyen lambda devra aussi mettre la main à la poche pour les infrastructures du réseau, les superstructures d'épuration à mettre aux normes. Avec les prix atteints dans certaines villes, la nécessite d'un droit de regard des citoyens se fait jour pour mettre un frein à l'appétit des revendeurs de notre eau. ruedremmel 16300

Anonyme a dit…

Bonjour amical à ce blog citoyen et ami.
D'accord avec l'essentiel de l'article. Cependant, il n'est pas exact que la décision initiale de conserver une DSP à partir du 01 01 2008 se soit faite sans débats. Débats il y eut bien, j'en fus l'un des protagonistes avec Jean Claude Fayemendie maire de Chateaubernard.
Nous défendions tous deux une eau en Régie face aux tenants de l'eau déléguée.
Nous dénoncions les cadeaux faits aux actionnaires et les surcoûts pour les usagers.
La majorité, les élus de Cognac, Merpins et Saint Brice ne nous ont pas suivis.
Constatons lors de la dernière réunion un refus de prendre en compte les chiffres, travaillés très sérieusement par le Comité de Défense et de Développement des Services Publics et que j'ai pu exposer en partie.
Si comme l'ont affirmé Noël Belliot et Jean Claude Marchais, ils avaient étudié sérieusement le rapport "confidentiel" qu'ils ne voulaient pas me remettre, ils n'auraient pas pu voter ce qu'ils ont voté.
En tout cas leur vote coûtera cher aux habitants des 4 communes sauf s'il est remis en cause ce qui est encore possible d'autant qu'ils se sont engagés à réétudier la question lors de l'appel d'offres. La question qui est posée suite au dernier Comité Syndical est la suivante : peut-on encore leur faire confiance même quand on leur démontre preuves à l'appui qu'ils font fausse route.
Ce que je crois c'est que le citoyen va devoir agir pour obtenir satisfaction.
Michel GOURINCHAS
membre du SIEAAC, conseiller municipal socialiste et conseiller régional

Anonyme a dit…

Dommage que tous ces écrits soient bourrés de faute !
Ca ne donne malheureusement pas envie d'aller jusqu'au bout.

Anonyme a dit…

Bonjour

Voici un lien vers l'émission modeste et géniale de France Inter qui apporte d'autres arguments sur cet abus de l'état de vouloir faire gérer l'eau par le privé.

http://www.la-bas.org/article.php3?id_article=1017
http://www.la-bas.org/article.php3?id_article=1018
http://www.la-bas.org/article.php3?id_article=1019

Merci

Ptit-Luis

Pierre-Alain Dorange a dit…

Merci pour vos commentaires et encouragements.
Concernant mon orthographe souvent déplorable, je vais essayer de faire des efforts.